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Louis Even (
23 mars 1885 -
27 septembre 1974) était un philosophe et un religieux canadien. Il est principalement connu pour avoir introduit le
Crédit social au Canada français.
Biographie
Né à
Montfort-sur-Meu en
Bretagne, il entre chez les Frères de l'instruction chrétienne en
1896. Dévoué à l'étude, ses parents lui avaient appris la spiritualité de Louis-Marie Grignion de Montfort. Il se démarque comme l'un des meilleurs sujets des frères.
En 1903, deux années après le passage de la loi Combes, les communautés religieuses françaises sont obligées de cesser leurs activités : plusieurs choississent de s'exiler vers le Canada. Even fait partie de ceux qui partent vers l'Amérique. D'abord professeur dans le Montana, près des Montagnes Rocheuses, il arrive au Canada le 24 juin 1906.
Even enseigne à Grand-Mère et à Montréal de 1907 à 1911, puis il devient sourd. On décide donc de l'envoyer à Laprairie, où il apprend le métier d'imprimeur. Il étudia l'allemand et le latin, acheta les outils nécessaires et fit développer considérablement son imprimerie. En novembre de 1920, il est relevé de sa mission chez les frères, ayant été jugé plus apte à poursuivre une formation intellectuelle.
Bientôt, Even trouva un travail d'imprimeur à Garden City Press de Sainte-Anne-de-Bellevue. L'année suivante, il épouse sa femme, Laura Leblanc, avec laquelle il aura quatre enfants. Parallèlement, il occupe le métier de journaliste et de traducteur avec l'organe de presse Le Moniteur. Suite à une suggestion du ministre William Fielding, il décide de lancer des cours commerciaux sur le crédit.
Even commence son étude en traduisant le livre économique d'Anne-Irene Caldwell sur la nature de la monnaie. Cependant, il adhère au mouvement créditiste seulement après avoir lu un court texte de James Crate Larkin sur les idées économiques de Clifford Hugh Douglas. Immédiatement convaincu de la justesse du créditisme, il se fait rapidement propagateur de la doctrine et de la philosophie créditiste, croyant qu'elle eût pu être un bonheur et une joie pour l'humanité. Son expérience dans l'imprimerie lui aide à se bâtir un réseau de contacts, une base politique et des cercles d'amis voués à l'étude du système économique et du rôle qu'aurait à jouer le crédit.
Bientôt, Even parle dans des assemblées à travers l'Ontario, le Québec et le Nouveau-Brunswick. L'année 1936 voie la fondation des Cahiers du Crédit Social, une revue qui promeut intensivement le crédit social. Cette revue paraît jusqu'en 1939. À la même époque, il fonde le journal L'Ile des Naufragés], qui connaît alors un relatif succès. À ce moment, Even se trouve des collaborateurs dignes de mention, dont Gilberte Côté, Gérard Mercier ainsi que le maire de Québec J.-Ernest-Grégoire. Ils militaient beaucoup pour attirer les gens vers leurs assemblées.
En 1939, lorsque la guerre éclate, ses amis créditistes fondent journal Vers Demain, qui deviendra lInstitut d'Action politique. En 1941, Philippe Desranleau, évêque de Sherbrooke, accorde sa bénédiction au drapeau de l'organisation, qui est définitivement inspirée par la doctrine sociale de l'Église. Le groupe se fait appeler les bérets blancs en raison de l'uniforme distinctif que portent les membres.
Even publie son livre Sous le Signe de l'Abondance en 1946 ; il est tiré à 24 000 exemplaires. Plus tard, il écrira d'autres ouvrages tels Une finance saine et efficace et Qu’est-ce que le vrai Crédit Social?. Conférencier à la télévision, il fonde aussi un journal en langue anglaise en 1953 appelé Social Credit ; ce journal publie encore de nos jours sous le nom de Michael journal.
Pendant les années 1960, il cherche à répandre son mouvement en France après un long exil, puis au Brésil. Toujours dévoué religieusement envers Saint Michel, il fonde les Pèlerins de saint Michel et s'établit à Saint-Michel-de-Rougemont. Tombé malade en 1965, il continue sa lutte et voyage à New York avant de s'éteindre le 27 septembre 1974. Tous les créditistes de la province de Québec se sont émus en voyant leur chef passer vers l'au-delà.
Voir aussi
Articles connexes
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